Université de Tilburg : une agriculture climato-intelligente nécessite des changements de politique radicaux
TILBURG, Pays-Bas, December 11, 2017 /PRNewswire/ --
Pour relever le défi du changement climatique, d'importants changements sont requis à tous les niveaux de la réglementation agricole - national, européen et international. L'agriculture climato-intelligente (CSA, pour « climate-smart agriculture ») est cruciale, d'une part pour atténuer les effets du changement climatique sur le secteur agricole, et d'autre part pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et accroître la production alimentaire pour une population mondiale en constante augmentation. Cependant, les instruments juridiques permettant de stimuler la CSA sont absents ou insuffisamment développés.
Telle est la conclusion de Jonathan Verschuuren, professeur de droit de l'environnement international et européen à l'université de Tilburg, aux Pays-Bas, sur la base d'une étude de deux ans portant sur l'agriculture climato-intelligente.
D'après les estimations actuelles, la demande mondiale de denrées alimentaires augmentera de 40 à 60 % d'ici à 2050. Cependant, l'augmentation requise de la production alimentaire sera difficile à atteindre en raison de l'impact du changement climatique, et entraînera de plus une augmentation de l'émission des gaz à effet de serre. Aujourd'hui déjà, 25 % de ces émissions à travers le monde peuvent être attribuées à l'agriculture. Pour relever ces trois défis de concert - accroître la production alimentaire, remédier au changement climatique et réduire les émissions de CO2 -, il faudra parvenir à une transition du secteur agricole mondial pour qu'il devienne « climato-intelligent ». Jonathan Verschuuren a étudié les mesures à prendre pour stimuler cette transition.
L'un des rares pays au monde qui expérimente avec des réglementations visant à stimuler l'agriculture climato-intelligente est l'Australie. Les recherches que Verschuuren y a menées l'ont amené aux conclusions suivantes :
- Les politiques visant à stimuler l'agriculture climato-intelligente doivent être stables et cohérentes pendant au moins 10 à 20 ans, pour permettre aux agriculteurs de faire les investissements nécessaires.
- De nouvelles politiques agricoles ne seront efficaces que si elles ne visent pas seulement à réduire les émissions de gaz à effet de serre, mais également à s'adapter au changement climatique et à augmenter la production alimentaire (les trois piliers d'une agriculture climato-intelligente).
- Un système de surveillance, de notification et de vérification fiable et applicable est essentiel.
Mesures insuffisantes
Jusqu'à présent, les mesures prises par l'Union européenne sont cruellement inadéquates pour rendre le secteur agricole plus résilient, d'après Verschuuren. Il émet donc les recommandations suivantes :
- Créer des possibilités dans le système d'échange de quotas d'émission pour faire financer des projets agricoles climato-intelligents par les secteurs de l'industrie et de l'énergie (comme c'est déjà le cas en Australie, en Californie et au Canada). Faire en sorte que les solutions puissent être conçues sur mesure pour les exploitations agricoles.
- Réformer la politique agricole commune de l'UE afin que les subventions agricoles européennes soient uniquement accordées aux agriculteurs qui contribuent à la réalisation d'objectifs climatiques à long terme. En l'état, les objectifs climatiques de la politique agricole européenne ne pourront pas être réalisés.
Note aux rédacteurs
L'étude de Verschuuren, intitulée Towards a regulatory framework for climate smart agriculture (Vers un cadre réglementaire pour une agriculture climato-intelligente), a été financée par une bourse internationale Marie Sklodowska-Curie au sein du programme de recherche Horizon 2020 de l'UE. Un résumé est disponible en ligne.
WANT YOUR COMPANY'S NEWS FEATURED ON PRNEWSWIRE.COM?
Newsrooms &
Influencers
Digital Media
Outlets
Journalists
Opted In
Share this article