
Apprendre le leadership
Un programme d'éducation aux droits humains permet à des réfugiées soudanaises en Ouganda de se faire les porte-parole de leur communauté, dans le cadre d'une initiative financée par Éducation sans délai.
DISTRICT DE KIRYANDONGO, Ouganda, 22 décembre 2025 /PRNewswire/ -- Dans une salle de classe du camp de réfugiés de Kiryandongo, un cercle de jeunes filles tend particulièrement l'oreille alors que la discussion aborde les sujets des droits, de la dignité et de la justice. Certaines entendent ces mots formulés de cette manière pour la première fois. D'autres les reconnaissent instantanément grâce à leur propre expérience. Ce qui les réunit, c'est une détermination commune à transformer le savoir en action, et à contribuer à redéfinir l'avenir de jeunes filles comme elles.
En août, Legal Action Worldwide (LAW), en collaboration avec son partenaire, l'Initiative stratégique pour les femmes de la Corne de l'Afrique (SIHA), a lancé un programme complet d'éducation aux droits humains à l'intention des jeunes filles soudanaises réfugiées en Ouganda qui ne sont pas scolarisées et qui sont touchées par le conflit en cours au Soudan.
Financé par une subvention du mécanisme d'accélération d'Éducation sans délai (ECW), le programme associe l'éducation juridique au soutien psychosocial et en matière de santé mentale, tout en aidant les participantes à accéder à des possibilités d'éducation formelle et non formelle. Il se fonde sur une approche globale conçue non seulement pour informer, mais aussi pour soigner et responsabiliser.
À la fin du mois d'août, LAW et SIHA ont organisé deux sessions pilotes du programme en Ouganda. Vingt-cinq jeunes filles déscolarisées, âgées de 11 à 18 ans, se sont retrouvées pour trois jours d'apprentissage intensif. Elles y ont exploré les thèmes des droits humains, de l'égalité des sexes, de la violence basée sur le genre, de la violence sexuelle, des voies d'orientation disponibles, du soutien psychosocial et des premiers secours, puis ont découvert lors de séances pratiques comment créer et diffuser des messages de sensibilisation, ou encore comment devenir un agent du changement.
« Nous sommes impatientes de terminer ce programme de formation et de contribuer au bien-être de notre communauté grâce à ce que nous avons appris ici », a déclaré une participante.
Les jeunes filles ont fait part de leur expérience personnelle et ont parlé de sujets rarement évoqués dans leur communauté. Les déplacements ont perturbé la scolarité de nombre d'entre elles et accru les risques de violence et d'exploitation basées sur le genre. Le programme d'éducation constitue un espace propice au renforcement de la résilience et de la confiance dans le pays d'accueil, où les jeunes filles sont confrontées à une incertitude permanente.
L'initiative est également axée sur la durabilité. Au cours de la session pilote, LAW et SIHA ont formé 10 formateurs, dont sept femmes, afin qu'ils soient en mesure de transmettre les enseignements du programme à 175 autres jeunes filles du camp de réfugiés de Kiryandongo, en sept sessions de trois jours.
« Je n'avais jamais suivi une formation de ce type. Très souple, elle nous a permis de participer et de contribuer au contenu sur la base de notre propre expérience », a commenté une nouvelle formatrice.
Les premières sessions complètes du programme d'éducation destiné aux jeunes filles ont commencé à la mi-octobre à Kiryandongo. En novembre, l'initiative est entrée dans sa deuxième phase : guider les participantes sélectionnées pour les aider à devenir des agents du changement dans leur communauté et au-delà. Les jeunes filles reçoivent un soutien pour mettre en œuvre les stratégies de plaidoyer qu'elles ont élaborées au cours du programme de formation, en faisant entendre la voix des réfugiées soudanaises et en abordant des questions telles que l'éducation des filles, les mariages d'enfants et la violence basée sur le genre.
Le programme vise à répondre à une dure réalité. Le conflit armé en cours au Soudan a provoqué le déplacement de près de 14 millions de personnes à l'intérieur du pays et au-delà de ses frontières, laissant des millions d'enfants sans accès à l'éducation.
Le conflit a en outre porté la violence basée sur le genre à des niveaux alarmants, la violence sexuelle à l'encontre des femmes et des filles étant signalée comme systématique et souvent utilisée comme tactique de guerre. Les Nations unies ont constaté des viols généralisés, commis même contre des enfants, ainsi que des enlèvements de femmes et de jeunes filles. Avec l'effondrement des systèmes médicaux, juridiques et de protection, les victimes se heurtent à d'immenses obstacles pour accéder à un environnement sûr, aux soins et à la justice, tandis que les femmes et les enfants continuent de porter le fardeau le plus lourd de la crise.
En tant que réfugiées, de nombreuses jeunes filles soudanaises sont confrontées à des obstacles supplémentaires dans leur éducation : moins de la moitié d'entre elles sont inscrites dans des programmes formels. En Ouganda, où beaucoup de réfugiés soudanais ont trouvé refuge, ces défis sont amplifiés par des ressources et des possibilités d'éducation limitées.
L'initiative menée en Ouganda entend briser les cycles d'exclusion et de silence. Grâce à des programmes de sensibilisation et de proximité, au soutien d'enseignants locaux et à des possibilités d'orientation vers des acteurs de l'éducation en situation d'urgence, les participantes au programme bénéficieront aussi d'une aide pour accéder à des programmes d'éducation formelle et non formelle en Ouganda.
Il s'agit d'un investissement historique dans le leadership des filles, dont l'objectif est de créer un réseau de jeunes porte-parole qui interviennent souvent en premier pour défendre les droits et les besoins des filles réfugiées, tout en s'attaquant aux cycles plus larges de violence qu'elles et leurs communautés ont été forcées d'endurer.
Comme le montrent clairement les mots d'une jeune fille, le programme de formation est déjà en train de porter ses fruits. « J'ai appris que l'éducation est un droit et un outil puissant d'autonomisation. J'ai l'intention de revenir à l'école l'année prochaine. Avec les connaissances que j'ai acquises, j'espère sensibiliser d'autres filles de la communauté à leurs droits. »
Grâce à une aide adaptée, c'est exactement ce que ces jeunes filles s'apprêtent à faire : transformer les connaissances en plaidoyer et l'adversité en leadership.
Photo - https://mma.prnewswire.com/media/2849846/Education_Cannot_Wait_Sudanese_refugee_girls_take_part.jpg
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