BRUXELLES, May 12, 2016 /PRNewswire/ --
Une réunion a été organisée entre le Dr. Vytenis Andriukaitis, commissaire à la santé et à la sécurité alimentaire, et des scientifiques respectés et établis (Prof. Sir Colin Berry, Prof. Alan Boobis, Prof. Wolfgang Dekant, Prof. Daniel Dietrich, Prof. Helmut Greim, Prof. Pat Heslop-Harrison et Prof. Richard Sharpe) dans les domaines de l'évaluation des risques chez l'humain et des substances agissant sur le système endocrinien (« perturbateurs endocriniens » ou PE). Parmi les sujets abordés par le groupe, on peut citer la façon dont la présentation de la question des PE au public et à la Commission par certains scientifiques a été délibérément sélective et a proposé des mesures qui : (1) ne sont pas supportées par une base solide de preuves scientifiques, et (2) vont à l'encontre de l'immense base de données et de la compréhension détaillée des effets thérapeutiques des hormones (agissant sur le système endocrinien) chez les patients humains. Le groupe a insisté sur le fait que la gestion des PE doit se fonder sur de solides preuves scientifiques, comme c'est le cas pour toutes les procédures juridiques (droit pénal).
(Photo: http://photos.prnewswire.com/prnh/20160511/366404 )
Lors des discussions, les intervenants ont exprimé leur inquiétude concernant le fait que la perception du public à l'égard des PE est actuellement dominée par certains scientifiques, ONG et groupes de pression bien financés, qui affirment catégoriquement que les PE contribuent au cancer humain, aux troubles reproductifs, à l'obésité et au diabète de type 2. La réalité est qu'il n'existe aucune preuve scientifique solide et cohérente soutenant une position aussi dogmatique, mais que la plupart des éléments de preuves solides suggèrent le contraire. Le groupe a souligné que l'état actuel des connaissances concernant les PE et l'action hormonale est tel qu'il permet aux scientifiques et aux autorités de réglementation d'identifier les composés agissant potentiellement sur le système endocrinien et de s'attaquer à leur potentiel de nuire aux humains ou à l'environnement grâce à des processus bien établis.
Les groupes de pression défendent l'idée selon laquelle les PE devraient être traités comme un « cas spécial » lorsque l'on considère leur potentiel de nuisance, en s'appuyant sur le principe que les PE (et les hormones en général) peuvent avoir des effets inattendus à des expositions de faible niveau et qu'ils n'ont pas de seuil d'effet, ce qui mène à des courbes exposition-réponse non-monotones. La réalité est que ces hypothèses ne sont pas supportées par des données scientifiques solides (reproductibles) et qu'il est peu probable qu'elles se produisent chez l'humain, car de nombreuses études ont été effectuées sur les effets sur l'humain des substances agissant sur le système endocrinien dans le domaine spécialisé de l'endocrinologie clinique. Les troubles endocriniens, qui vont du diabète à la maladie de Graves en passant par l'ostéoporose, résultant de niveaux hormonaux trop élevés ou trop faibles sont traités à l'aide de composés agissant sur le système endocrinien. Cela a permis d'établir une compréhension approfondie de la relation entre les niveaux d'exposition et les effets associés sur la santé de l'humain. Pour toutes ces fonctions à médiation hormonale chez l'humain, des seuils sont observés et il n'y a pas de courbe exposition-réponse non monotone, ni d'effets « inattendus » à des expositions de faible niveau.
Dans le récent document de consensus concernant les PE développé au BfR de Berlin (12 et 13 avril 2016 ; voir http://www.bfr.bund.de/en/home.html), il a été souligné que l'identification des PE ne constitue que la première étape dans l'évaluation des risques liés aux PE, mais que la puissance et la considération de l'exposition humaine probable sont nécessaires pour toute évaluation adéquate des effets des PE sur l'humain ou l'environnement. Étant donné que les PE sont composés de substances à la fois naturelles et synthétiques (fabriquées), le sucre dans notre nourriture qui, une fois ingéré déclenche la libération d'insuline, devra être identifié comme un PE et faire l'objet d'une potentielle réglementation, si l'on applique de manière cohérente l'opinion de certains observateurs. Le composé naturel de la moutarde douce (bisphénol F), qui possède des activités à médiation endocrinienne presque identiques à celles du bisphénol A qui a été interdit pour certaines utilisations en France et en Allemagne, devrait également faire l'objet de restrictions, de même que de nombreuses substances chimiques œstrogéniques présentes dans nombre de plantes et de légumes (et donc vraisemblablement dans les plantes elles-mêmes). Cela serait clairement absurde.
Au vu des conclusions fournies dans ce document de consensus éclairé (http://www.bfr.bund.de/en/home.html) et de l'importance de la puissance et des expositions humaines dans l'évaluation des effets des PE, les scientifiques qui ont rencontré le commissaire Andriukaitis sont persuadés que les critères réglementaires actuels pour tous les PE potentiels peuvent être développés par la Commission avec la contribution de toxicologues, d'endocrinologues et de professionnels expérimentés dans le domaine de l'évaluation des risques, afin de permettre l'utilisation sûre de nombreux composés dans une vaste gamme d'applications. Ce cadre permettrait d'assurer la protection de la santé humaine et de l'environnement, tout en maintenant la durabilité et la compétitivité de l'économie européenne.
- Renvoi : Image disponible via AP Images (http://www.apimages.com et http://www.presseportal.de/nr/120521/
Auteurs : Toxicologues préoccupés pour une science et une régulation meilleures
Contacts:
Prof. Daniel Dietrich, +49-7531-883518, [email protected], Université de Constance, Allemagne
Prof. Helmut Greim, +49-8161-715600, [email protected], TU Munich, Allemagne
Prof. Alan Boobis, +44-(0)20-7594-6806, [email protected], Imperial College London, Royaume-Uni
Prof. Richard Sharp, +44-(0)131-242-6387, [email protected], Université d'Édimbourg, Royaume-Uni
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