La plus vaste étude menée par l'UE sur la prévalence des infections à Clostridium difficile révèle que plus d'un cinquième des patients ont pu recevoir un mauvais diagnostic
BERLIN, Allemagne, April 27, 2013 /PRNewswire/ --
L'infection à Clostridium difficile (ICD), une maladie potentiellement mortelle, est l'une des infections nosocomiales les plus communément contractées au sein des établissement hospitaliers[1], au moins deux fois plus répandue que les infections à SARM[2],[3]
Les premiers résultats de EUCLID, la plus grande étude jamais menée sur la prévalence de l'ICD en Europe, ont été présentés aujourd'hui lors du 23e Congrès européen de microbiologie et maladies infectieuses (ECCMID). Les données révèlent qu'un diagnostic erroné a pu être rendu pour plus d'un patient sur cinq hospitalisés souffrant de diarrhée, et possiblement atteint d'ICD.[4] Ces mauvais diagnostics ont pu conduire à des traitements inappropriés ou inadéquats.[4] L'ICD peut prendre une forme sévère et les patients hospitalisés qui en sont atteints sont trois fois plus susceptibles de décéder à l'hôpital (ou dans le mois qui suit l'infection) que les patients non-atteints.[5], [6]
L'étude européenne multicentrique, prospective et semestrielle de la prévalence ponctuelle du clostridium difficile chez des patients hospitalisés souffrant de diarrhée (EUCLID), a porté sur 482 hôpitaux de 20 pays européens. Au total, 3 920 échantillons fécaux ont été présentés par les hôpitaux participants au Laboratoire national de coordination de l'EUCLID (NCL). Près d'un quart (24,6 %) des échantillons découverts positifs pour le C. difficile au NCL n'avaient pas été testés au niveau local de l'établissement hospitalier, et 47 patients (2,3 %) qui se sont avérés positifs pour le C. difficile au NCL avaient été testés à l'hôpital mais avaient reçu un résultat négatif erroné. Il est à noter que seulement 10,6 % des hôpitaux ont testé tous les échantillons fécaux diarrhéiques chez les patients hospitalisés, et seulement 27,4 % ont utilisé un algorithme optimisé de diagnostic d'ICD pour les tests de routine.[4]
« Dans cette étude, nous avons vu que sur un seul jour, 82 patients atteints d'ICD n'ont pas été diagnostiqués en raison d'un manque de tests de laboratoire ou de suspicion clinique, et au total 246 patients ont reçu un résultat incorrect », a déclaré le Professeur Mark Wilcox, professeur de microbiologie médicale au Leeds Teaching Hospitals, Université de Leeds. « Ces résultats montrent qu'il y a encore beaucoup à faire pour améliorer la façon dont l'ICD est actuellement testée dans les hôpitaux européens. »
L'étude EUCLID est coordonnée en dehors de l'Université de Leeds au Royaume-Uni par le groupe de recherche du Professeur Mark Wilcox, avec le soutien de EUCLID Core Group. L'étude est financée par Astellas Pharma Europe Ltd. Les hôpitaux participants ont soumis des échantillons de toutes les selles molles reçues en une seule journée au NCL, indépendamment du fait qu'elles avaient été examinées au sein de l'établissement hospitalier. Chaque NCL a ensuite testé tous les échantillons à l'aide d'un algorithme IDC à 2 étapes, avec les résultats comparés de l'hôpital et du NCL pour chaque échantillon.[4]
Dans cette étude, le taux moyen d'incidence des IDC en Europe était de 6,6 pour 10 000 journées d'hospitalisation. Ce chiffre est nettement supérieur à celui d'une précédente étude de surveillance paneuropéenne, l'enquête européenne sur les infections à Clostridium (ECDIS), réalisée en 2008-2009 et qui avait révélé un taux moyen d'incidence de 4,1 pour 10 000 journées d'hospitalisation. Il y avait également de grandes disparités entre le nombre d'échantillons testés pour le C. difficile dans les hôpitaux ; le taux le plus élevé, 97 % des échantillons testés, a été découvert en République tchèque alors que le taux le plus bas, 0 %, a été obtenu en Bulgarie. Étonnamment, les hôpitaux du Royaume-Uni n'ont testé que 75 % des échantillons, malgré les directives nationales pour tester toutes les selles molles des patients hospitalisés.[4]
« L'ICD est un enjeu majeur pour la sécurité des patients et crée également un fardeau économique important pour les hôpitaux et les systèmes de santé », commente le Professeur Mark Wilcox. « Il est nécessaire de mettre en place des méthodes optimales de diagnostic, dans la mesure où des erreurs peuvent conduire au traitement inapproprié ou inadéquat des patients et à des mesures de contrôle des infections inadéquates. »
Une deuxième vague d'échantillonnages et d'essais est prévue au cours de l'été 2013, et les résultats complets et l'analyse devraient être disponibles en 2014.
À propos de l'Infection à Clostridium difficile
L'ICD est une maladie grave résultant d'une infection de la muqueuse interne du côlon par la bactérie C. difficile. Les bactéries produisent des toxines qui causent l'inflammation du côlon, la diarrhée et, dans certains cas, la mort.[8] Les patients contractent généralement une ICD après l'utilisation d'antibiotiques à large spectre qui perturbent la flore intestinale, ce qui permet à la bactérie C. difficile de se développer. L'ICD est la principale cause des diarrhées de milieu hospitalier (nosocomiales) dans les pays industrialisés[10] et le risque d'ICD et la récurrence de la maladie est particulièrement élevée chez les patients âgés de 65 ans et plus.[11] La récurrence de l'ICD survient chez près de 25 % des patients dans les 30 jours suivant leur traitement initial par les thérapies courantes.[12],[13],[14] L'ESCMID a identifié la récurrence comme étant le problème le plus important dans le traitement de l'ICD.[15]
À propos d'Astellas Pharma Europe Ltd.
Astellas Pharma Europe Ltd, située au Royaume-Uni, est le siège européen de Astellas Pharma Inc., basée à Tokyo. Astellas est une société pharmaceutique qui se consacre à améliorer la santé des personnes partout dans le monde en fournissant des produits pharmaceutiques innovants et fiables. En tant qu'entreprise d'envergure mondiale, Astellas s'engage à associer la recherche et le développement en cours (R&D) à ses capacités de commercialisation pour continuer à croître sur le marché pharmaceutique mondial. Astellas Pharma Europe Ltd gère 21 bureaux affiliés disséminés en Europe, au Moyen-Orient et en Afrique. En outre, la société dispose d'un site R&D et de trois usines de fabrication en Europe. La société emploie environ 4 300 personnes dans ces régions. Pour plus d'informations sur Astellas Pharma Europe, veuillez vous rendre sur http://www.astellas.eu.
Références
1. Ananthakrishnan AN. Clostridium difficile infection: epidemiology, risk factors and management. Nat Rev Gastroenterol Hepatol. 2011;8:17-26.
2. UK Health Protection Agency. English national point prevalence survey on healthcare-associated infections and antimicrobial use, 2011: preliminary data. London; Health Protection Agency, 2012.
3. Meyer E, Gastmeier P, Weizel-Kage D, et al. Associations between nosocomial meticillin-resistant Staphylococcus aureus and nosocomial Clostridium difficile-associated diarrhoea in 89 German hospitals. J Hosp Infect 2012;82:181-6.
4. Davies K et al. First report from European, multi-centre, prospective bi-annual point prevalence study of Clostridium difficile Infection in hospitalised patients with Diarrhoea (EUCLID). Late breaker poster LB-2968 presented at European Congress of Clinical Microbiology and Infectious Diseases (ECCMID); Berlin, Germany, 27 - 30 Apr 2013.
5. Oake N, et al. The effect of hospital-acquired Clostridium difficile infection on in-hospital mortality. Arch Intern Med 2010;170:1804-10.
6. Hensgens MP, et al. All-Cause and disease-specific mortality in hospitalized patients with Clostridium difficile infection: a Multicenter Cohort Study. Clin Infect Dis 2013;56:1108-16.
7. Bauer et al. Clostridium difficile infection in Europe: a hospital-based survey. Lancet 2011 Jan 1;377(9759(:63-73).
8. Poutanen SM et al. Clostridium difficile-associated diarrhoea in adults. CMAJ. 2004;171:51-8.
9. Kelly CP et al. Clostridium difficile infection. Ann Rev Med. 1998;49:375-390.
10. Crobach MJ, et al. European Society of Clinical Microbiology and Infectious Diseases (ESCMID): Data review and recommendations for diagnosing Clostridium difficile-infection (CDI). Clinical Microbiology and Infection 2009;15:1053-1066.
11. Pepin J, et al. Increasing risk of relapse after treatment of Clostridium difficile colitis in Quebec, Canada. Clin Infect Dis. 2005;40:1591-7.
12. Bouza E, et al. Results of a phase III trial comparing tolevamer, vancomycin and metronidazole in patients with Clostridium difficile-associated diarrhoea. Clin Micro Infect. 2008;14(Suppl 7):S103-4.
13. Lowy I, et al. Treatment with Monoclonal Antibodies against Clostridium difficile Toxins. N Engl J Med. 2010;362;3:197-205.
14. Louie TJ, et al. Fidaxomicin versus vancomycin for Clostridium difficile infection. N Engl J Med. 2011;364:422-31.
15. Bauer MP, et al. European Society of Clinical Microbiology and Infectious Disease (ESCMID): treatment guidance document for Clostridium difficile-infection (CDI). Clin Microbiol Infect. 2009;15:1067-79.
Pour obtenir de plus amples informations, veuillez contacter : Katy Compton-Bishop, Ruder Finn, [email protected], Tél. : +44-(0)20-7438 -3069. Mindy Dooa, Astellas Pharma Europe Ltd., [email protected], Tél. : +44-(0)7826-912-339
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