Trouver un moyen de gérer le travail des migrants : l'exemple de la législation du travail qatarienne et des Conventions de l'OIL
GENÈVE, March 18, 2016 /PRNewswire/ --
En mars 2016, deux évaluations ont été publiées sur les droits et les conditions des travailleurs migrants au Qatar : une évaluation juridique élaborée par le professeur Christian Favre de l'université de Lausanne et un rapport de la commission d'inspection tripartite de l'OIL au Qatar. Toutes deux montrent qu'en moins de 3 ans, ce petit état du Golfe a fait de grandes avancées en ce qui concerne les droits et la qualité de vie des travailleurs migrants. De même, elles indiquent toutes deux que ces efforts doivent être soutenus jusqu'au bout et peuvent donner des idées pour trouver des solutions de gestion de la crise migratoire en Europe.
La crise migratoire est le grand défi auquel doivent faire face tous les pays industrialisés. Des millions de personnes qui fuient les guerres, la pauvreté et les persécutions dont elles sont victimes dans leurs pays d'origine trouvent refuge dans les pays industrialisés avec pour objectif de construire un futur décent pour elles-mêmes et pour leurs familles, ce qui crée en parallèle une agitation sociale, économique et politique dans tous les pays industrialisés. Pour le moment la réponse a été d'ériger des murs.
Des voix telles que celles du premier ministre britannique David Cameron se lèvent pour trouver une autre solution, et placer le travail au cœur des efforts visant à mettre en place des politiques d'intégration durables.
C'est pourquoi, l'Observatoire universitaire de la sécurité (OUS) de l'université de Genève et le CIRID ont soutenu le rapport élaboré par le professeur Christian Favre pour évaluer le niveau de respect de la législation qatarienne vis-à-vis des principes de l'OIT sur les conditions de travail. Ce rapport, publié cette semaine, vient en même temps que les conclusions de la commission d'inspection tripartite de l'OIT au Qatar, qui dépeint une situation encore plus encourageante des avancées réalisées dans le domaine des conditions de ces travailleurs migrants.
Avec une population migrante très importante par rapport à une faible démographie locale, et soumis à la pression des ONG mais également d'intérêts économiques, le Qatar semble être un bon cas d'étude sur la manière dont le travail des migrants doit être organisé dans un environnement difficile. Les rapports du professeur Favre et de la commission d'inspection tripartite de l'OIT montrent de quelle façon il est possible de faire appliquer des conditions de travail décentes sur une courte période, en améliorant à la fois les intérêts et la dignité des populations locales et migrantes.
En effet, certains aspects de la législation ainsi que de sa mise en application dans les faits doivent être améliorés (système de visas de sortie, signalement des abus, sanctions et inspections du travail). D'autres doivent être entièrement revus (comme le système de contrôle des salaires, la modification des lois de régularisation du travail, les changements en matière de sécurité et d'emploi et l'abandon du système kefala d'ici la fin 2016). Il a été possible d'obtenir des résultats grâce à l'engagement des institutions et une forte volonté politique, le tout soutenu par d'importants investissements publics. Cela constitue la base d'une législation adaptée qui apportera des avantages à tous les acteurs selon les grandes étapes proposées. Cette étude de cas pourrait donner des idées aux pays occidentaux en ce qui concerne la gestion d'une nouvelle force de travail massive, tout en respectant les intérêts et visant à promouvoir la dignité de toutes les parties.
Fondé en 2013 en tant que centre de recherche indépendant du Global Studies Institute, l'Observatoire universitaire de la sécurité (OUS) s'inscrit dans la volonté de ses fondateurs, des professeurs et des chercheurs de l'université de Genève, de rassembler leur expertise dans le domaine de la recherche sur la sécurité. L'objectif de la structure est de proposer un leadership éclairé sur des questions socio-économiques, et d'agir en tant que plate-forme locale et internationale pour mieux comprendre les défis d'aujourd'hui et de demain à relever dans le domaine de la sécurité.
Contact :
Le Centre indépendant de recherche et d'initiatives pour le dialogue (CIRID), est une organisation à but non lucratif ayant un statut consultatif au Conseil économique et social de la présidence et du secrétaire général des Nations unies.
10, rue Chantepoulet, 1201 Genève - Corresp. C.P. 479, 1214 Vernier
+4122-733-75-11 (Genève) - [email protected] - http://www.cirid.ch
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